lundi 9 juillet 2007

Les fils de l'homme

Dans la série "je me fais discret mais c'est pour mieux vous surprendre", voici Les fils de l'homme (Children of men), un excellent film d'anticipation d'Alfonso Cuaron.


"Dans une société futuriste où les êtres humains ne parviennent plus à se reproduire, l'annonce de la mort de la plus jeune personne, âgée de 18 ans, met la population en émoi. Au même moment, une femme tombe enceinte - un fait qui ne s'est pas produit depuis une vingtaine d'années - et devient par la même occasion la personne la plus enviée et la plus recherchée de la Terre. Un homme est chargé de sa protection..."




La première chose qui frappe, c'est le réalisme des images. Filmé caméra au poing, on est d'emblée dans l'histoire, saisi par l'environnement froid et désespéré de ce monde. Le monde est en crise et les réfugiés affluent en masse dans une Angleterre seule rescapée du chaos. Les hommes ne se reproduisent plus. Sans future génération, sans rien à transmettre, à quoi bon continuer ? La violence prend le pas sur la raison et on ne peut que sursauter au son des coups de feu et des explosions.


Alors qu'à la lecture du synopsis on pourrait s'attendre à un héro sans peur et sans reproche à la sauce Bruce Willis, nous suivons les déboires d'un homme troublé, seul et désespérément triste. Un homme auquel nous pouvons sans mal nous identifier car, à la manière d'un bouquin écrit à la 1ère personne, nous parcourons avec lui les méandres d'une histoire à la crédibilité sans faille.
Car, oui, si ce film touche et remue les tripes, c'est bien parce que nous y voyons un futur possible pour notre monde. Un futur où l'extrémisme, le sectarisme et la xénophobie auront les pleins pouvoirs.


Un vrai reportage de guerre, voilà ce qu'est ce film lorsque l'on franchit les murs épais des camps de réfugiés et que nous sommes pris dans une guerilla urbaine plus vraie que nature. Les tirs de mortier explosent des immeubles entiers et avec le héro, on assiste, impuissants, au massacre d'innocents tout en se planquant du mieux que l'on peut.
Mais tout n'est pas noir dans ce film et l'émotion prend bien souvent le pas sur l'angoisse. Les personnages incarnés par des acteurs au top de leur forme (Michael Caine est énorme) sont profonds et c'est avec tristesse et compassion que l'on suit leurs (més-)aventures.


En bref, ce n'est pas un film qui s'explique ou se commente. C'est une oeuvre cinématographique "qui se vit", de l'intérieur.

Un film génial en somme.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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